L'athlétisme, premier sport olympique, comporte 4 principales disciplines : les sauts, les lancers, les courses de sprint, les courses de fond/demi-fond. Pratiquées au plus haut niveau, elles représentent chacune le meilleur de l'être humain dans un geste ou une combinaison de geste symbolisant l'homme le plus rapide, le plus fort, le plus haut, le plus loin, le plus endurant, …
A travers cette recherche de la performance qui remonte à la nuit des temps, l'homme repousse continuellement ses limites physiques et ne cesse d'améliorer ses records. Pour cela, il lui faudra augmenter sa force musculaire, optimiser sa souplesse, développer son endurance, améliorer sa coordination et ses réflexes, apprendre à gérer le stress inhérent aux enjeux sportifs, …
Ainsi l'homme vise un idéal et n'est en permanence que le prototype du modèle auquel il aspire.
Mais tout cela n'est pas sans conséquence pour l'organisme. Les athlètes, comme tout sportif, sont exposés à de nombreuses blessures tout au long de leurs carrières.
La blessure est représentée par toute forme de lésion musculo-squelettique (traumatique ou de sur-utilisation) nouvellement engagée durant une compétition ou un entraînement indépendamment des conséquences à l'égard de l'absence de l'athlète des compétitions ou des entraînements.
La recherche dans la littérature a permis de rendre compte des lésions de l'appareil locomoteur liées à la pratique de l'athlétisme sur piste en terme de localisation, typologie, cause et sévérité.
Ainsi on retrouve en moyenne :
- 20% de blessures touchant les membres supérieurs
- 20% de blessures touchant le dos et le tronc
- 60% de blessures touchant les membres inférieurs
Toutes les disciplines de l'athlétisme sont concernées à part équivalente. L’entraînement semble le moment où les blessures surviennent d'avantage.
Les asymétries de gestes sportifs ont forcément des conséquences sur le fonctionnement des articulations. Une asymétrie de mobilité gauche – droite pouvant induire des compensations donc des dépenses énergétiques supérieures. Cela va à contre-sens de l'objectif de l'athlète qui est de réaliser le geste athlétique le plus pur dans un souci d'efficacité. A cela, il faut bien sûr rajouter les erreurs dans la réalisation de geste athlétique présentent chez chaque athlète favorisant aussi l'asymétrie de mobilité.
Par ailleurs, l'athlétisme demande souvent la réalisation de gestes répétitifs à haute intensité où les compensations évoquées peuvent se traduire en sur-sollicitation puis aboutir à la blessure.
Ainsi, nous comprenons à quel point il est important de s’intéresser aux conséquences de la pratique des disciplines de sprint, de haies et de saut sur la prévalence des dysfonctions somatiques chez les athlètes.
Ainsi nous avons réunis 16 athlètes ayant entre 20 et 25 ans dans le but d'évaluer l'ensemble de leurs articulations afin de connaître les effets de l'athlétisme sur celles-ci.
Les résultats sont les suivants : l'épaule, le coude, le genou et le pied sont les articulations/complexes articulaires les plus touchés par les dysfonctionnements (perte de mobilité).
De plus, ces dysfonctions semblent être en lien avec l’importance des troubles oculaires et posturaux. Des athlètes ayant des problèmes de vue ou des problèmes d'appuis plantaires sont plus susceptibles de développer des dysfonctions articulaires.
Les contraintes physiques liées à l'athlétisme associées aux antécédents médicaux de chaque athlète peuvent expliquer les résultats de cette étude.
Maintenir au mieux un bon équilibre corporel chez l'athlète permettrait de limiter le risque de blessures et d'optimiser son potentiel physique, donc ses performances. L'ostéopathie a donc un rôle important à jouer dans le milieu de l'athlétisme afin d'accompagner dans les meilleures conditions les athlètes tout au long de leurs saisons sportives.
Extrait de :
« Prévalence des dysfonctions somatiques chez l'athlètes »
Pierre Chardonnet
Ostéopathe D.O. À Saint-Alban-Leysse